On n'est pas sérieux, quand on a cinquante ans.

On n’est pas sérieux

Quand on a cinquante ans

Et qu’on écoute Rimbaud, esseulé dans un bar

Et que sa limonade qui fait tourner la tête me fait jaillir en flot le film de mon premier amour.

 

Quand j’avais 17 ans,

Je ne m'en souviens plus très bien

Sans doute à l’aumônerie du lycée de Nogent,

Une fille magnifique, fleurant bon l'oranger, me regardait et décida de s’asseoir à côté.

 

Je vins le lendemain puis les surlendemains traîner devant sa porte, surprendre sa présence.

Annabelle était là !

Un jour elle pris ma main, la serra si fort et l'embrassa si bien que mon p'tit cœur se mit à battre et mes joues à rosir.

 

Enfin, un mercredi, elle m'invita chez elle, …

Sur le pas de sa chambre, je découvris pataud son univers intime et ses petits objets.

Un parfum mystérieux de tilleuls en fleurs.

 

J'entre dans son antre.

On se colle, on se décolle, on rigole.

Les mots et les silences se perdent.

Nos lèvres baignées de baisers, s'enflamment et embrasent nos cœurs

 

Deux minutes pour vivre intensément ces mille ans de passion.

Nos âmes se fouillent, se mouillent et se papouillent.

L'hurlement retentit à ce moment précis, sa maman décrépie qui crie : Annabelle !

 

Juste un petit baiser,

Notre amour stoppa net.

Je l'ai souvent maudite cette mère intrusive.

Et maintenant je pense à mon premier amour,

Aux baisers d'Annabelle et son parfum de fleur.

 

Marin, le 23 juin 2016.

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