Mademoiselle

Il y a quelques années, j'ai travaillé avec un pianiste, Angel, un latino enfermé dans sa tour d'ivoire, que je ne comprenais pas du tout.

Mais un jour il me dit :

" Marin, tu sais que mon meilleur ami, il est très âgé. Il habite une chambre de bonne à Paris. Ils sont venus le chercher et l'ont conduit dans un hospice. Dans un mouroir. C'est horrible ce qui lui arrive. Ecrits-lui une chanson ! "
Angel, voici la chanson.

 

Mad'moiselle, ..., j'imbédizelle

Ma chère Demoiselle, toute la maison d'retraite
Je vous écris cette lettre pour vous demander pardon
Je m'conduit mal, ..., il faut bien l'avouer

Dans la cour de l'hospice, on peut pas être peinard
Les vieux, vous le savez bien, ils sont tous agressifs
La racaille est partout comme dans une cour d'école
Mad'moiselle, ..., j'imbédizelle

Je vous jure que le nouveau, c'est lui qui a commencé
Il me toisait des yeux alors que j'étais cool
Et pour bien m'humilier, il s'est mis à s'moquer

Ce gars là, c’est un Malfrat, un truvol,
Un brigand, coujaster, sacripatte,
Il cherche l’embroutille, la fririxe et rigarre
J'le prends par le colback et lui balance une beigne
Je voulais juste le dingdondondonmartriser
Je te le reticolle, il s'astourbit d'un coup
Mad'moiselle, Mad'moiselle, J'imbédizelle, Mad'moiselle
 

V'la qu'le nouveau critoit comme si on le roupète
Il saidemment à flot, je le baroufle encore
Et là, vous arrivez et me tirez l'oreille

Vous m’enguenestrez et me sermandez très fort
Vous m'emmenez chez le Princigoudigouda
Il me renvoie chez moi pour un hebdomadaire

Je vous demande pardon mais j'ai aucun regret
Vieillir dans votre hospice, c'est pas de tout repos
Il faut s'y battre, ..., dans vot' putain d'hospice
 

Marin.

Si Marin vous plait, ce serait sympathique de le partager avec vos amis.