La lumière de la salle s'estompe. La scène est dans le noir. Une vidéo s’affiche sur le fond de la scène. Le générique du spectacle s’affiche : des nuages tumultueux qui défilent un soir de pleine lune. Trois coups de cor de brume résonnent comme un navire qui quitte le port et invite au voyage.
Le titre du spectacle en bas et à droite de l’écran : Lamevague, puis 13 octobre 2017.
Puis le fil rouge du spectacle est projeté :
« Que signifie le mot Lamevague ?
Ce mot n’existe pas dans la langue française et pourtant, il est bourré de sens. C’est un néologisme prometteur.
C’est tout le problème que doit surmonter Marin, communiquer le sens d’un mot inexistant. Pour cela, Marin nous entraine dans son univers où il partagera avec nous plusieurs récits entrecoupés de chansons mettant en scène différentes visions du mot Lamevague.
Une langue vivante, comme la langue française, se doit être évolutive. C’est pourquoi vous pouvez faire vivre le mot Lamevague. Utilisez-le au quotidien. Expliquez-le à vos amis. Signez notre pétition sur www.marin.paris pour un soutien de nos gens de l’Académie française. »
Marin apparait, assis derrière un bureau. Il tape sur les touches rondes d’une très vielle machine à écrire. Cela fait des cliquetis. Il relit ce qu’il vient de taper.
« Je désirais vous parler.
J’ai une révélation à vous faire, une bien étrange révélation. Cela concerne certains résultats de mon expérience et de mes travaux personnels dans la recherche de l’âme.
Je ne sais pas comment débuter, soyons logiques.
D’abord, installez-vous confortablement ! Calez-vous bien dans votre chaise. Prenons notre temps. Mettez-vous à l’aise ? Je vais être amenés à vous révéler des éléments de la plus haute importance.
En tout premier lieu, il s’agit de l’histoire d’un mot simple et complexe à la fois : Lamevague.
Lamevague, quelques lettres qui forment un concept d’une si grande importance. Je vais vous raconter jusqu’à où ces neuf lettres m’ont menées.
Tout d’abord, sachez-le, ce n'est pas moi qui aie eu l’idée de ce mot. C’est ma compagne, Francesca qui l’a énoncé la première fois. Nous nous couchions quand elle me dit : »
Marin se lève de son bureau. Il marche dans la pièce et imite la voix de Francesca :
« Bimbo, j’ai réfléchi au nom de ton spectacle. Ton spectacle va s’appeler Lamevague. »
La poursuite s’éclaire et suit Marin sur la scène, qui réplique :
« Comment tu l’écris Lamevague ? Une lame vague ou une âme vague ? »
Marin, en vidéo, reprenant la voix de Francesca :
« Non, d'un seul mot : LAMEVAGUE sans apostrophe ni espace. L A M E V A G U E. Lamevague, tout le monde va comprendre. Lamevague n’a pas tant besoin que cela d’être défini. »
Marin, sur scène réponds en réfléchissant
« Ah oui ! Lamevague, Lamevague, ... Je vais y réfléchir.
Marin, en vidéo
Je me levai et notai le mot « Lamevague » dans mon carnet.
Lamevague. J'étais d'accord sur la profondeur du mot bien que je butasse sur sa complète compréhension.
Ce soir là, je m'endormais en rêvant aux lames, aux vagues et au ressac.